-Sue-Ying Koang nous a joué des pièces pour violon seul, issues de son dernier disque, A Violino Solo, qui a reçu un Diapason d’or.
-Les élèves, les artistes enseignants du département musiques anciennes du CMDT et Sue-Ying Koang ont joué des extraits de l’oeuvre Capriccio Stravagante, aux effets extravagants, explorant une multitude de techniques figuratives et expressives du violon avec des dissonances et effets d’imitation.
Depuis plus d’un siècle, la Renaissance avait vu se développer l’art de la polyphonie vocale. Le rôle des instruments était essentiellement d’imiter ou d’accompagner la voix.
Mais les progrès de la facture instrumentale viennent accompagner l’essor d’une musique instrumentale qui s’affranchit de plus en plus de la musique vocale. En quelques décennies, un langage nouveau se développe : ce sera pendant plus d’un siècle le règne de la musique baroque, qui continue de faire la part belle à la voix (c’est l’invention de l’opéra, le prodigieux développement des cantates…), mais qui voit naître des formes purement instrumentales, à travers lesquelles la plupart des compositeurs vont exploiter toutes les ressources expressives et la virtuosité des instruments, pour lesquels les facteurs et luthiers rivalisent d’ingéniosité.
C’est ainsi que naît, à la toute fin du XVIème siècle, un instrument dont la forme Générale n’évoluera plus jusqu’à nos jours : Le violon, jusqu’ici cantonné au rôle d’instrument à danser, va devenir l’un des instruments rois de ce style nouveau. C’est lui qui constituera l’ossature de l’orchestre, lui qui tiendra la plupart des parties solistes, aussi bien dans l’opéra que dans la musique de chambre.
C’est en Italie qu’apparaissent les premières traces de ce renouveau. En quelques années, on voit fleurir une multitude de noms prestigieux, reconnus à leur époque comme d’immenses violonistes, laissant à la postérité un répertoire d’une richesse et d’une diversité incommensurables.
Carlo FARINA, remarquable instrumentiste, voyage à travers l’Europe et diffuse la sonate pour violon de l’Italie vers l’Allemagne. C’est à la Cour de Dresde qu’il compose Capriccio Stravagante, une œuvre aux effets extravagants, explorant une multitude de techniques figuratives et expressives du violon, n’hésitant pas à bousculer le confort d’écoute par toutes sortes de dissonances et d’effets d’imitation. Tendez l’oreille pour entendre surgir des poules, des chats ou des chiens, ou écouter passer une soldatesque accompagnée de ses fifres…
Très rapidement, cette première école de violon se propage vers le Nord, d’abord en Allemagne, puis dans toute l’Europe. Dans cette société marquée par la rivalité entre les grandes Cours, les mariages et autres alliances politiques favorisent la rencontre avec des musiciens étrangers que les souverains amènent avec eux.
Qui est l’artiste invitée Sue-Ying Koang ? Diplômée du Conservatoire National Supérieur de Musique de Lyon et de la Haute École de Musique de Genève, Sue-Ying se passionne très tôt pour le violon baroque et la démarche d’interprétation historiquement informée. Soliste de l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège, elle collabore également avec plusieurs ensembles baroques renommés, et enregistre de nombreux disques. Son dernier album, A Violino Solo, consacré à Johan Helmich ROMAN, est salué par la critique (Diapason d’or, ***** de Classica).



